Le Swiss Medical Board a cessé ses activités.

Le site web reste disponible, mais n’est plus mis à jour après le 30 juin 2022.

DE | EN | FR

Traitement de la dépression : le SMB voit un léger avantage aux médicaments

Différentes options sont disponibles pour traiter une dépression, notamment la psychothérapie et/ou un traitement médicamenteux avec des antidépresseurs. Dans un nouveau rapport HTA, le Swiss Medical Board a examiné l'efficacité, la sécurité, le rapport bénéfice/risque et les caractéristiques économiques de la santé des deux options de traitement. Sur la base des données disponibles, le Swiss Medical Board conclut que les antidépresseurs sont recommandés dans tous les cas pour le traitement d'un trouble dépressif majeur après la phase aiguë et qu'une combinaison d'antidépresseurs et de psychothérapie est recommandée dans certaines conditions.

Le trouble dépressif majeur est l'une des maladies psychiques les plus fréquentes et représente une charge considérable pour la société et l'économie de la santé. En Suisse, environ une personne sur trois de plus de 15 ans souffre d'un trouble dépressif majeur au cours de sa vie. Les traitements proposés sont la psychothérapie (le plus souvent des thérapies cognitivo-comportementales) et/ou les médicaments antidépresseurs. Le traitement se déroule en trois phases : une phase aiguë qui dure de 6 à 12 semaines et vise à une rémission, une phase de continuation qui dure de 4 à 9 mois et vise à prévenir une rechute, et une phase de maintien qui peut durer des années et vise à prévenir une rechute ou une dépression chronique. Les recommandations actuelles en matière de traitement reposent en grande partie sur des études de courte durée qui se concentrent sur la phase de traitement aiguë. On sait peu de choses sur les bénéfices et les risques des deux formes de traitement après une période de traitement de 12 semaines. 

Dans ce nouveau rapport HTA, le Swiss Medical Board évalue l'efficacité clinique, la sécurité et l'impact sur l'économie de la santé des antidépresseurs et de la psychothérapie, seul ou en combinaison, chez les patients traités au-delà de la phase aiguë. 

Pour l'évaluation de l'efficacité et de la sécurité, 42 études étaient disponibles, mais la plupart d'entre elles étaient de qualité plutôt médiocre. Les antidépresseurs et la psychothérapie semblent tous deux avoir une efficacité clinique au-delà de la phase de traitement aiguë par rapport au placebo, mais aucune des deux méthodes n'était clairement supérieure à l'autre. Le conseil d'experts a conclu que les antidépresseurs et la psychothérapie ont tous deux des effets cliniques souhaités mais variables. La sécurité thérapeutique et les différences entre les effets souhaités et indésirables des antidépresseurs et de la psychothérapie restent inconnues.

L'analyse économique de la santé a porté sur 33 études. On peut supposer que, compte tenu de l'efficacité clinique similaire et du coût plus élevé de la psychothérapie, le traitement exclusif de tous les patients par des antidépresseurs génériques permettrait de réaliser des économies modérées. Le choix du traitement peut toutefois être considérablement influencé par différents facteurs tels que la gravité des symptômes, la préférence du patient, le coût, la disponibilité de la psychothérapie et l'acceptation. Sur la base des données disponibles, le conseil d'experts conclut que pour le traitement d'un trouble dépressif majeur après la phase aiguë, les antidépresseurs sont recommandés dans tous les cas et une combinaison d'antidépresseurs et de psychothérapie dans certaines conditions.

Les rapports d’évaluation et d‘appréciation sont disponibles sur la page Web du Swiss Medical Board.